Tribune Talence citémag de mars 2010

Publié le par PR

 

Vers une société à deux vitesses

Nous avons appris récemment, sans avis préalable, la fermeture du bureau de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie sise avenue Raymond Poincaré à Talence. En novembre 2008, fermeture du bureau de poste de quartier rue Robespierre à Talence et avant cela, fermeture du bureau de poste Gambetta transformé en agence communale, payée en grande partie par le contribuable Talençais avec un service réduit au strict minimum!

A l'automne 2009, lors de la grande votation citoyenne nationale, plus 2 millions de citoyens usagers des services publics se sont prononcés contre la privatisation de la poste et pour un service public qui doit être au service du public! Cette votation a montré le fort attachement de la population à l'essence même du service public : proposer de façon égale des services sur tout le territoire et pour tous les usagers, jeunes et âgés, riches et moins riches.

Ce n’est pas leur modernisation nécessaire qui est contestée, mais bel et bien leur changement de statut, de nature, d’objectif, leur transformation selon des logiques entièrement marchandes, calquées sur la grande entreprise.

Hier France Télécom, EDF, aujourd’hui la Poste, la Justice, la Santé, l'Education.

Les hôpitaux sont au bord de l'explosion en raison du manque de postes. Faites un tour aux urgences de l'hôpital Pellegrin, le temps d'attente est inadmissible parce que le personnel n'a plus les moyens de remplir correctement ses missions. Ceux qui peuvent iront dans les cliniques privées.

Le non remplacement massif d’enseignants partant à la retraite, la réduction drastique des personnels non enseignants et éducatifs ont pour résultat des classes surchargées, le non remplacement d'heures de cours et mettent en cause la capacité de l'école à remplir sa mission et de répondre aux besoins des familles, des élèves et des personnels. Ceux qui peuvent mettront leurs enfants dans le privé.

Toute une frange de la population est mise sur la touche par un fonctionnement non plus solidaire mais marchand, dans lequel les plus démunis sont exclus des services ou doivent se contenter d'un minimum.

Gérer un hôpital, l'école, comme un « centre de profit » en visant uniquement la rentabilité n'a pas de sens humain et vise au développement du profit pour une minorité au détriment de la majorité. Partout, les services publics sont mis à mal. Les communes essayent de suppléer les carences de l'Etat, tout comme les Conseils généraux et régionaux, mais jusqu'à quand ?

La suppression de la taxe professionnelle ainsi que la réforme territoriale à venir vont conduire inéluctablement à une hausse des impôts et à un affaiblissement des services publics locaux : services scolaires et de la petite enfance pour les communes, aides sociales en direction des familles, des personnes âgées et des handicapés pour les départements, développement économique, formation et transports pour les régions. L'assèchement financier des communes aura pour résultat la baisse des subventions aux associations sportives, culturelles et de solidarité. Refusons la démolition systématique des services publics !! Refusons une société à deux vitesses !!

Petra Rosay, Collectif Citoyen Talençais

Publié dans Tribunes Citémag

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article